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La population des Pyrénées Atlantiques est partagée entre deux groupes ethniques ayant beaucoup de  points communs : Basques et Béarnais

  • Les Béarnais parlent une langue d’Oc : le gascon

  • Les Basques parlent l’euskarra

 

 

La vallée de Barétous

Il faudrait dire « En Barétous » car  « Bar » du latin  vallem et double suffixe attum, ones : signifie les petites vallées et expression en vallée de Barétous est un pléonasme.

Le Pic d ‘Anie 2504m domine la vallée.

Le village d’Aramits

Son nom vient d’un toponyme prélatin «aran» qui signifie vallée.  Dès 1221 Barétous eut un for particulier ; un ensemble de privilèges et de franchises. La communauté était administré par un ensemble de jurais qui se réunissait à Aramits capitale du Barétous. 

Les Aramis étaient abbés laïcs du lieu, possesseur d’une abbaye (chateau de Labadie » Ils étaient considéré comme nobles, mais de la dernière catégorie dans la hiérarchie nobiliaire.

 

En Barétous toutes les églises sont postérieures au XVIIe siècle, les édifices de culte ayant été détruits en 1569 durant les guerres de religion. L’église Saint-Vincent à Aramits conserve un tabernacle de l’ancienne église démolie en 1880. De 1884 à 1886 se sont déroulés les travaux de construction de la nouvelle église, de style romano-byzantin. Elle est inscrite à l'Inventaire général du patrimoine culturel depuis 2003.

 

En Béarn la noblesse découlait de la propriété d’une terre réputée noble et non point de la naissance , la ferme donnait son nom à la famille qui l’habitait. 

Pour la préserver il y avait un strict droit d’aînesse même absolu dans les vallées montagnardes ou le premier né, fille ou garçon, commandait à tous les autres et recueillait l’intégralité de la succession.

 

En contrepartie les cadets savaient, s’ils le désiraient partir chercher fortune et qu’ils pourraient toujours revenir à la « casa » y trouver gîte, couvert et travail. 

Même lorsque le code civil instaura le système de partage égal entre les enfants, les Béarnais comme leurs voisins basques tout aussi attachés à leurs maisons «etche» s’ingénièrent, à contourner les prescriptions légales en matière de succession, sachant que ces petites propriétés ne résisteraient pas à 2 ou 3 partages successifs. 

 

Le strict droit d’aînesse poussait les cadets à partir au loin : commerçants, militaires, administrateurs, aventuriers, les béarnais qui émigraient et réussissaient, revenaient dans leurs pays ou y envoyaient de précieuses sommes d’argent.

 

Les Mousquetaires

C’est en lisant les «mémoires de Monsieur d’Artagnan» écrites par Gatien Courtilz de Sandras, qui fut au XVIIème siècle un écrivain passionné d’histoire, qu’Alexandre Dumas fait la renommée, avec son roman des Tréville, de d’Artagnan, d’Athos , de Porthos et d’Aramis.

Si la célébrité des mousquetaires doit beaucoup à Alexandre Dumas il faut savoir que les glorieux personnages mis en scène par le romancier ont un véritable substrat historique.

Il convient de rappeler qu’à partir de 1560, il y eut des mousquetaires dans toutes les armées. Henri IV avait créé une compagnie de gentilshommes armés de carabines, d’où leur nom « carabins du roi » En 1622, Louis XIII les ayant dotés du mousquet, en fit des mousquetaires dans sa garde personnelle. Ils portaient une casaque rouge, alors que la casaque bleue était réservée au corps d’élite du roi.

Supprimée en 1646 puis rétablie en 1657 par le jeune roi Louis XIII, l’escorte royale fut singulièrement augmentée en 1664 lors de la création d’une 2ème compagnie. Chacune forte de 250 hommes faisait partie de la maison du roi et le suivait partout veillant à sa sécurité.

Sur les champs de bataille, les mousquetaires se couvrirent de gloire notamment à Fontenoy (1745) et l’un de leurs capitaines-lieuteunant  Charles de Batz, comte d’Artagnan fut tué à Maastricht en 1673. 

 

Parmi tous ces vaillants soldats quatre béarnais ayant connu la vallée du Barétous.

Leur histoire :

Cette compagnie de gentilhomme créée par Louis XIII en A1622 était chargée de la protection du Roi. Armée de mousquets (d’où leur nom), elle assurait son service tant à pied qu’à cheval.

 

Le capitaine lieutenant Arnaud-Jean du Peyrer, comte de Tréville (1598-1672)en fut un de ses  plus illustres représentants.

Né à Oloron en 1598 de Jean Peyrer et de Marie d’Aramits, Après avoir gravit tous les échelons de la hiérarchie militaire, il fit un riche mariage et reçut le commandement  des mousquetaires en 1634, à peine âgé de 36 ans. 2 ans plus tard, il était élevé au grade de maréchal des camps et des armées du Roi, devenant ainsi l’égal des plus grands seigneurs de la cour.

Sa fortune faite, il devait changer de nom et devint Comte de Tréville (Trois Villes), du nom des terres nobles achetées par son père en Soule. Bien que discrédité par Mazarin, il fit l’acquisition de la baronnie de Montory et des villages de Laguinge, Restoue, Athérey. Son domaine était immense et il fit construire entre 1660 et 1663 d’après les plans de Mansart, le château de Trois Villes, actuellement propriété de la famille d’Andurain. Son ambition le poussa a racheter des droits de justice et d’impôts de la Vicomté de Soule. Ceci exaspéra les Basques qui se soulèvent en 1661 emmenés par un curé Bernard Goyeneche, plus connu sous le nom de Matalas. L’affaire finit mal pour les insurgés puisqu’ils furent écrasés dans la plaine de Chéraute. Cet épisode sanglant entache singulièrement le caractère exceptionnel du glorieux personnage que fut Monsieur de Tréville.

 

 

D’Artagnan, le plus célèbre était né à Lupiac, dans le Gers, en 1615, de son vrai nom Charles de Batz Castelmore.

 

Athos, lui se nommait Armand de Sillègue d’Autevielle et était né en 1615 à Athos, petit village près de Sauveterre. C’est en 1640 qu’il entra dans la compagnie des Mousquetaires, 3 ans plus tard, un 21 décembre  il décéda d’un coup d’épée reçu lors d’un duel.

 

Porthos, s’appelait Isaac de Pourtau et naquit à Pau en 1617 d’Isaac et d’Anne d’Arrac,  originaire de Gan. Son père était le fils du secrétaire général du Parlement de Navarre. En 1643, il rejoigne la compagnie après avoir servi 3 ans à Paris dans la compagnie du seigneur des Essard, beau-frère de Tréville. Il est sans doute mort dans un duel car on perd sa trace rapidement. Une solide tradition le rattache à la commune de Lanne-en-Barétous, faisant oublier Jean de Lanne, mousquetaire en 1640, dédaigné par Alexandre Dumas au profit du truculent Porthos.

 

Le véritable Aramis, se nommait Henry d’Aramits, directement lié au chef lieu de la vallée, sa famille détenait les droits de l’abbaye laÏque. 

Né aux environs de 1620, de Catherine de Rague et de Charles d’Aramits, Cousin germain du comte de Tréville il rejoint la compagnie en 1640. En février 1650 il épousa Jeanne de Béarn Bonnasse, cousine germaine de l’abbé laïque d’Arette. Pendant plus de 15 ans, il fut au service du roi.

On ignore la date de son décès ni ce qu’il devint après la dissolution de sa compagnie.Il semble encore en vie en 1675, date ou son sceau de cire(une flamme et une palme) figure aux archives de Pau.

 

 

Les abbés laïcs, personnage laïc 

De nombreuses églises furent construites sur la terre et aux frais des laïcs, qui s’en trouvaient civilement propriétaires, percevaient la dîme à leur profit. «On donne le nom d’abbés laïques à ceux qui possèdent la dîme du village, s’ils ne l’ont aliénée, et la présentation à la cure. La maison de laquelle dépendent ces droits est bâtie proche de l’église de la paroisse. Elle est, ordinairement, noble et déchargée de taille »

Les abbés laïcs avaient originairement, possédé la dîme, mais certains l’avaient aliénée. On en déduit que si un abbé laïc conservait cette qualité après avoir vendu la dîme, cette possession n’était pas un élément constitutif de la qualité d’abbé laïc.

Les abbayes laïques furent anoblies par des actes spéciaux, dont la trace a été conservée. C’est ainsi qu’en 1376, l’abbaye laïque d’Aramits fut érigée en domenjeadure, par Gaston Phoebus.

L’unique vestige de l’abbaye, le grand portail à bossage de pierres, surmonté d’un fronton arqué et d’une sorte de coquetier.

 

 

La Junte de Roncal ou tribut des trois vaches

Parmi les plus connus des traités « lies et passeries » entre français et espagnols. La cérémonie est célébrée le 13 juillet au niveau de la borne internationale 262, frontière, au col de la Pierre-Saint-Martin à 1760 m d’altitude. Les maires béarnais de la vallée du Barétous remettent à leurs homologues de la vallée de Roncal trois génisses en vertu d’un traité vieux de plus de 6 siècles, considéré comme étant le plus ancien actuellement en vigueur en Europe.

 

Ses origines : il s’agirait d’un pacte conclu suite à des querelles concernant l’usage des pâturages et des sources d’eau, rares dans ces massifs calcaire. Les estives de cette région du Béarn manquent d’eau et la source la plus proche est celle du Pic d’Atlas en territoire navarrais, d’où le besoin de traverser la frontière pour abreuver les bêtes et les faire paître.

C’est en 1373 que sont attestés les premières traces documentées de conflits pastoraux. Mais l’existence du tribut remonte sans doute bien avant. La sentence de 1375 stipule que «les barétounais avaient depuis longtemps l’habitude de donner 3 vaches âgées de deux ans et sans défaut» explicitant de la sorte l’ancienneté de cette tradition.

En 1373 un berger barétounais d’Arette, Pierre Sansoler, et un berger roncalais, Pedro Carrica d’Isaba, se disputent l’utilisation de la source du Pic d’Arlas. Cette dispute dégénère et débouche sur l’assassinat du béarnais par le roncalais. Les barétounais décide de poursuivre le roncalais et ne le trouvant point ils firent payer le prix du sang à son épouse enceinte. « ils lui ouvrirent le ventre et ils pendirent le fils à la branche d’un hêtre ….» le lendemain à la vue de cette atrocité les roncalais voulurent se venger, ne trouvant personne dans les pâturages ils descendirent dans la vallée. 

Les roncalais enfoncèrent la porte Angura, frère de Pierre Sansoleret dans sa demeure à l’entrée d’Arette. Pedro Carrica s’avance vers le femme d’Angura qui tenant son fils dans les bras : « je pourrai te tuer comme ton mari a tué ma femme, et ton fils aussi mais je ne le ferai pas. Seulement choisis le seul homme à qui je laisserai la vie sauve pour prendre soin des morts» La femme choisit son père, ensuite ils furent tous massacrés. Une servante qui avait fui par la fenêtre alerta les arettois qui, prenant des raccourcis, tuèrent dans la nuit les roncalais sur le chemin du retour.

Les deux vallées s’enflammèrent, animées d’un esprit de vengeance, tournant à un affrontement meurtrier. Cette guerre se poursuit 2 ans durant jusqu’à ce que les souverains de Béarn, Gaston Fébus, et de Navarre, Charles II, ne s’en émeuvent.

De premiers pourparlers menés à Anso (Aragon) avec les évêques de Bayonne, Oloron, Jaca, Pampelune échouent. En 1375 les délégués royaux et épiscopaux se réunissent à nouveau et estiment que les deux parties ont subi des dégâts comparables (300 morts de chaque côté des Pyrénées), délivrent une sentence le 13 octobre. Connue sous le nom de compromis d’Anso, elle contraint les béarnais à verser le tribut, à perpétuité, de 3 génisses de 2 ans sans taches ni macules, laquelle délivrance serait faite chaque année, le quatrième jour après les fêtes des 7 frères (13 juillet). En échange ces derniers sont autorisés à fréquenter les pacages frontaliers.

La borne internationale où barétounais et roncalais renouvellent le serment du pacte d’Anso a remplacé un mégalithe qu’on appelait Pierre-Saint-Martin.

 

La cérémonie:

Chaque année le 13 juillet, les maires des 6 villages de la vallée de Barétous avec béret et écharpe et les 4 de la vallée de Roncal portant leur collerette (Garde, Isaba,Urzainqui, Uztarroz)  se retrouvent à la borne 262. Le maire d’Isaba, en habit traditionnel,  préside la cérémonie et demande par 3 fois aux maires français s’ils sont disposés à livrer , comme de coutume, le tribut, ce à quoi les maires béarnais répondent par l’affirmative. Le maire d’Arette pose alors sa main droite sur la borne frontière. Les édiles roncalais et barétounais, les uns après les autres, superposant ensuite leurs mains, le maire d’Isaba étant le dernier, prononce les paroles rituelles : « Pax avant, Pax avant, Pax avant » (paix dorénavant) répétées par les français. La cérémonie s’achève par la lecture des actes, et leur signature par les différents magistrats. La remise des génisses est symbolique, un chèque bancaire les remplace le lendemain.

La vallée de Barétous

Les Mousquetaires

Les abbés laïcs

La junte de Roncal

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